Rappel / pour retrouver l'épisode 13 - Londres, le général de Gaulle facilement, c'est ICI / épisode 13
(une bulle verte en haut à droite de la page vous permettra d'apporter vos commentaires et remarques dans le respect de chacun).
Gabriel BÉNONI
(SOURCE : Extraits de l’encyclopédie des mouvements et partis de la Seconde Guerre Mondiale - Site qui recense en l’assumant, la nébuleuse de l’extrême-droite fasciste pendant la guerre ).
”Promotions : Sergent-chef / Unterfeldwebel
Adjudant / Feldwebel : … 1942”
Gabriel Bénoni est né le 11 mai 1909 à Ussel (département de la Corrèze), dans une famille gitane. Titulaire de vingt-huit condamnations (1). Engagé volontaire en septembre 1939 (il est alors marchand de chevaux à Riom), il est affecté dans des usines, à Vichy, puis Agen. Démobilisé en juillet 1940, il subit une peine de prison pour coups et blessures, puis s'installe à Agen, travaillant à l'usine Grange. Engagé à la LVF le 23 mars 1942, comme sergent-chef (2), il est envoyé au camp de Kruszyna, puis monte en ligne le 18 juin. Il est démobilisé le 4 décembre 1942, au grade d’adjudant 3, après avoir été blessé et hospitalisé à Varsovie (4)
Il souscrit un contrat de travailleur volontaire en Allemagne, le 4 janvier 1943. Affecté à l'usine d'armement Askania Werk à Berlin. Bénéficie d'une permission le 24 juillet 1943. A l'issue de celle-ci il ne regagne pas son poste.
Il se cache un temps à Brive, jusqu'au 10 septembre, puis regagne Agen, où il se livre au commerce de tissus dans la région, jusqu'à son entrée au service du SD de Cahors le 16 décembre 1943 (5).
Il opère à travers tout le département, volant de grosses quantités d'argent et de biens (allant parfois jusqu'à 200 000 francs) (6). Il aurait aussi commis plusieurs viols. Arrêté par la police française le 11 février 1944, pour pillage à Puy-l'Evêque. Prévenu, le chef du SD de Cahors s'oppose à son arrestation, mais la maintient pour le compte de la police allemande ! Bénoni est transféré à la prison Saint-Michel.
Il fuit en Allemagne à la Libération (7). Il fut agent du SD à Stettin jusqu'en décembre 1944 au moins, où il rencontra une française, avec qui il rentre en France en mai 1945 (il est alors replié à Lubeck), avec une voiture à cheval. Il est reconnu par un ancien résistant travaillant pour la police, en gare de Moulins, le soir du 5 juillet 1945, et mis aux arrêts. Malgré sa fausse identité, il est rapidement démasqué.
Jugé le 24 mai 1946 par la Cour de justice d'Agen, il est condamné à la peine de mort et la confiscation de ses biens. Il fut forcé de reconnaître la plupart de ses méfaits, devant les faits établis. Il fut qualifié d'accusé contre lesquelles le plus de charges pesaient contre lui au sein de la juridiction d'Agen.
Il est fusillé le 12 juillet 1946.
1) Condamnations qui s'échelonnent de 1923 à 1943, à travers toute la France -de part sa qualité de nomade- (Ussel, Brive, Paris, Limoges, Gourdon, Villefranche-de-Rouergue, Tulle, Guéret, Riom, Agen, La Réole, Sarlat...), principalement pour vols, escroqueries, port d'arme prohibé, violences (la plupart n'excèdent pas quelques mois de prison).
Les deux premières furent commises étant mineur, et il fut acquitté comme ayant agit sans discernement. A la troisième, il fut envoyé en colonie pénitentiaire jusqu'à l'âge de dix-huit ans, de 1923 à 1927.
2) On est en droit de penser qu'il s'agit d'un grade usurpé.
3) Un inspecteur de police d'Agen dira l'avoir vu en permission à deux reprises, la première comme sergent-chef, la seconde fois comme adjudant (en décembre 1942, tout juste démobilisé).
4) C'est du moins la version qu'il raconta à sa maitresse en 1945.
Devant la police il déclara s'être fait une piqûre de térébenthine dans le mollet (le 2 juillet 1942) afin d'être réformé...
5) Il déclarera avoir été arrêté par la police allemande, et fait prisonnier trois jours. On lui aurait alors fait la proposition d'entrer comme chauffeur au service du SD...
6) - Le 6 janvier 1944 il monte un guet-apens au maquis de Cajarc, se faisant passer pour un maquisard. Plusieurs FFI furent tués.
- Le 23 janvier 1944 il interpelle un juif à son domicile, à Cahors, qui, par réflexe de survie, lui saute dessus, et se prend deux balles dans la bagarre. Bénoni le laissa pour mort (il survécut, et témoigna contre lui à son procès).
- La nuit du 24 au 25 janvier, toujours à Cahors, il interpelle trois hommes à leurs domiciles. Deux d'entre eux résistèrent, et furent blessés par balle. L'un d'eux fut déporté en Allemagne, et ne revint pas.
7) Il déclara à son procès avoir été arrêté par les Allemands à Vichy le 27 février 1944, et interné à la prison Saint-Michel (Toulouse) jusqu'en juin 1944, puis à Compiègne, dont il s'évada le 26 juillet, et passa ensuite en Allemagne, se faisant passer pour un réfugié milicien.
Cette histoire totalement invraisemblable est contredite par le témoignage de sa compagne, rencontrée en Allemagne, ainsi que par le fait que Bénoni opéra à des arrestations à Figeac en mai 1944.”
André ISANOVE