épisode 1 - Les "Va-nu-pieds de la Liberté"

Rédigé le 11/05/2023
Michel Chauzy

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Le 11 mai est la date des exactions allemandes à Lauzès, une bonne date pour ce premier épisode du travail de recherche de Michel Chauzy, sur la période, dans notre région (une bulle verte en haut à droite de la page vous permettra d'apporter vos commentaires et remarques).

Le plan de ce texte est le suivant :

épisode 1 - Introduction :  Les ”Va-nu-pieds de la liberté”
épisode 9 - Labastide-Murat - Séniergues - Montfaucon
épisode 10 - Saint-Géry - Vers 
épisode 11 - Musée de la Résistance  / Elsa Triolet - Jean-Jacques Chapou
épisode 12 - Clara Malraux - André Malraux
épisode 13 - Charles de Gaulle
épisode 14 - Les traîtres des maquis - bibliographie
 

 


épisode 1 - Introduction :  Les ”Va-nu-pieds de la liberté”
 
Avertissement
 
”Va-nu-pieds de la Liberté” est publié aimablement sur le site de la Mairie de Lauzès, Il sera mis en ligne par épisodes. J’en assume l’entière responsabilité. Au terme de sa publication, un exemplaire sera remis au Musée de la Résistance de Cahors, actuellement fermé pour travaux.
 
Les témoignages ont été transcrits fidèlement. 
 
Je ne prends pas partie dans ce document. J’y mets en perspective ce que notre petit coin du Lot a subi, avec les éléments trouvés au cours de mes recherches. À chacun d’en tirer ses propres conclusions.
 
Ce site est à vous, comme ce récit.
 
Vous pouvez y faire part de vos critiques, de vos remarques ou apporter vos témoignages, poser des questions. Ils feront l’objet de toute notre attention.
 
                        Michel Chauzy, Lauzès 2007/2023.
 
 
Avec mon épouse Claude nous sommes des ”néo-Lotois”, des ”étrangers” venus du nord de la Loire. Nous avons vécu longtemps à Rouen en Normandie. Nous sommes à Lauzès depuis la Toussaint 2002. 
 
De Lotois d’adoption, nous sommes devenus des Lotois de cœur.
 

*  ”Beur quercynois” de Cahors, musicien maghrébin des ”Poubelles Boys”
(Victoires de la Musique 1996 - Meilleur Spectacle Musical à l’Olympia…).

D’autres étrangers n’avaient pas choisi, comme nous, de vivre ici.

Chassés de leurs pays par les nazis, ils ont décidé d’y combattre la barbarie, unis sous un même drapeau : celui de la Liberté.

Avec mon ami Roger PÉRIÉ, cet enfant du pays aujourd’hui disparu, nous avons écouté avec humilité, les derniers survivants de ces années sombres. Ce sont des témoignages vieux de 60 ans, il peut y avoir des répétitions, des contradictions et des erreurs de dates.

Au cours de nos recherches, nous avons découvert, au-delà des faits de résistance, que notre petit coin perdu du Quercy avait connu des épisodes inattendus, et accueilli des personnages illustres, au destin exceptionnel.

C’est un peu de cette histoire, que nous vous racontons.


Les ”Va-nu-pieds de la Liberté”
              ”sans peur et sans souliers”
 
Les témoignages, recueillis en 2007 ont été complétés par des raccourcis expliquant le contexte de l’époque.
 
Pendant un quart de siècle, l’Allemagne, un peuple cultivé, a accompagné un guide déséquilibré et fanatique dans sa dérive barbare.
Ce danger plane plus que jamais sur nos têtes, quand d’un seul clic de souris d’ordinateur, on peut manipuler trois milliards d’individus. 
Il faut donc ressasser inlassablement ”les leçons amères du passé”, pour éviter que de tels errements se reproduisent.
 
En 14-18, le Lot avait vu 8.000 de ses enfants envoyés à la mort par vagues entières (Le Lot comptait 205.700 habitants en 1911)  , sur les champs de bataille de Verdun, par des généraux incompétents et sots, dont l’unique leit motiv était : ”offensive à outrance” !
 
Sur les tombes du million et demi de morts, les survivants avaient juré ”plus jamais ça !”. 
 
La campagne française saignée à blanc, aspirait à la paix universelle et à la fraternité. Elle n’aura pas cette chance.
 
Vingt ans plus tard, le 10 mai 1940, HITLER envahit la France. 
 
En un mois, l’armée française est débordée, humiliée. Ceux qui l’encadraient quittent le lieu des combats, laissant certaines fois, la troupe désemparée, seule face à l’ennemi.
Des dizaines d’officiers désireux d’embarquer pour l’Angleterre sont pris au piège à Dunkerque ou Saint-Valéry-en-Caux.
 
 ”La guerre de mon père en juin 1940 
 
Les officiers qui le commandaient, avant de quitter les lieux en ”jeep”, le chargèrent avec ses deux ”servants”, de contenir l’avancée des chars allemands de la Pan-zer-division de ROMMEL…avec une mitrailleuse, sur une colline de la Somme. Après quelques tirs déraisonnables, ils désertèrent face aux lourdes ripostes allemandes. 
C’est à pied qu’ils partirent vers l’ouest, les Allemands à leurs trousses. 
 
Mon père et ses compagnons furent faits prisonniers deux jours plus tard, dans les caves du château de Saint-Valéry-en-Caux, après la reddition du général français Marcel IHLER. 
 
Le général écossais FORTUNE isolé, se rend à son tour deux heures plus tard avec son régiment. Il y aura plus de 40.000 prisonniers.
 
Mon père restera détenu en Poméranie jusqu’en 1945.
Parti au service militaire en 1928, rappelé en 1939, ayant donné 7 ans des plus belles années de sa vie au pays, il revînt brisé en 1945, pour trouver 5 ans d’arriéré de loyer de son appartement parisien”. 
 
 
Le 22 juin le gouvernement français signe l’armistice avec l’Allemagne. 
Le 28 juin HITLER visite Paris en vainqueur.
La paix illusoire négociée par Philippe PÉTAIN, va rapidement se transfor-mer en complicité avec l’occupant.